Les manades: Un espace naturels où grandit le taureau de Camargue
Le Parc naturel régional de Camargue est une réserve naturelle où taureaux et chevaux vivent en semi-liberté, le plus souvent en troupeaux. Une centaine de manades, situées dans l’Hérault, le Gardles et les Bouches-du-Rhône se consacrent à leur élevage.
En Camargue, plus que partout ailleurs en France, le taureau est roi.
Le manadier, pour être reconnu, doit posséder au moins 70 bêtes. Il est aidé dans sa tache par le bayle gardian, qui surveille le troupeau à cheval.
Pour identifier les taureaux, chaque manade possède:
SA DEVISE:
Une cocarde aux couleurs propres à chaque élevage. Elle est apposée à la glu sur le garrot du cocardier avant son entrée dans l’arène.
SON ESCOUSSURE:
Entaille faite à une ou deux oreilles du taureau. Sa forme est propre à chaque manade.
SON FER:
Marque de l’élevage apposée au fer rouge, sur la cuisse du jeune taureau afin d’authentifier son origine.
Les standards de la race Camargue:
Les taureaux camarguais (appelés aussi « les Camarque » ou « raço di biòu»), sont plus petits, plus nerveux et plus rapides que leurs cousins espagnols.
Ils se distinguent par les caractéristiques suivantes:
- La forme de leurs cornes: en lyre, en gobier, en tarquer
- Leur pelage noir, parfois brun foncé
- Leur taille: 1.30 m pour les mãles
- Leur poids: 300 à 450 kgs
De l’anouble au cocardier: différentes appellations selon l’âge du taureau
Le simbeu est un taureau, souvent âgé, qui réagit à la voix et aide les gardians à mener les autres bêtes. L’anouble est un veau d’un an, le doublen a deux
ans et le ternen, trois ans. Le cocardier est le mâle dominant, fruit d’une patiente sélection et le représentant prestigieux de la manade. En général, les cocardiers sont castrés, pour les rendre moins impulsifs, plus calculateurs et donc plus dangereux. Le cocardier se distingue par sa bravoure face aux hommes: pendant une course, un grand cocardier a l’intelligence d’anticiper la course du raseteur. I l’accompagne jusqu’à la barrière et parfois au-delà.
Le Bioù, héros de la course camarguaise
Fougue, intelligence et vitesse sont les qualités du taureau Camargue, qualités qu’il exprime dans la course camarguaise. Contrairement à la corrida, la course libre (ancien nom de la course camarguaise) met le taureau à l’honneur. Ces taureaux, considérés comme des héros, effectuent parfois de véritables carrières. Leur nom est inscrit sur les affiches des courses (contrairement aux corridas, où seuls sont inscrits les noms des matadors).
Le meilleur taureau de la saison reçoit le « Bioù d’Or », la récompense suprême pour un manadier. Le Sanglier et Ventadour font partie de ces taureaux entrés dans la légende. Certains d’entre eux ont même leur
statue érigée dans des villages. C’est le cas de Goya, Gandar, Muscadet et Pascalet.