Déroulement d’une course camarguaise
Avant la course
L’« abrivado » précède la course, c’est l’arrivée dans les arènes des taureaux en provenance des prés, accompagnés à cheval par les gardians de la manade. Leur retour aux prés après la course dans les mêmes conditions est appelée la « bandido ». Le but des gardians, chevaux et taureaux est de rester groupés « emmaillés », le but des gens dans la rue (« attrapaïres ») est de détourner les taureaux et défaire leur bel ordre de marche.
C’était ainsi jusqu’aux alentours des années 70. Depuis, quel que soit le prestige dû au rang des différents taureaux, ils sont conduits en camion : ce sont des stars, leurs noms sur les affiches, sont écrits bien plus grand que ceux des raseteurs invités. Récemment, une exposition a été consacrée au cocardier Goya, surnommé le « Seigneur de Provence », dans la ville de Beaucaire. Exemple du prestige et de l’admiration que les afeciouna portent au taureau.
Puis dans le toril, les gardians fixent les attributs du taureau.
Contrairement à ce qui se passe dans la corrida, pas question ici de maltraiter physiquement le taureau qui est une star, au même titre que les raseteurs. Néanmoins, si jamais l’animal est blessé à cause d’un coup de crochet mal ajusté du raseteur ou d’une mauvaise réception dans un coup de barrière, les raseteurs font signe à la présidence qui ordonne la suspension de toute action; le manadier vient alors en contre-piste pour juger de la blessure de son animal, et décider s’il poursuit la course ou non. Il est d’ailleurs courant d’entendre un « Carmen » (extrait de l’opéra de Bizet) lors d’un acte de bravoure d’un homme ou du taureau.
La course
L’èr di biòu est une sonnerie de trompette qui annonce l’arrivée du taureau dans l’arène. Les raseteurs attendent la seconde sonnerie (qui intervient à la fin de la première minute laissée au cocardier pour s’habituer à l’arène) pour procéder à l’« attaque » (ils peuvent commencer à raseter).
Les raseteurs défient le taureau afin d’aller chercher sur ses cornes des attributs à l’aide d’un crochet. Ces attributs ont deux valeurs :
l’une sous forme de points permettant de déterminer le meilleur des raseteurs dans les différents championnats (trophées) de chaque catégorie (équivalent aux divisions dans le football) : trophée de l’Avenir, trophée des Raseteurs, trophée des As (la plus haute).
l’autre pécuniaire, sous forme de primes. La valeur de l’attribut augmente au fil du temps, par des « mises » sponsorisées par le public et annoncées au micro pour inciter les raseteurs à « travailler ».
Le raset
Un raset se déroule en quatre temps :
- le tourneur, qui le plus souvent est un ancien raseteur , attire l’attention du cocardier pour le placer dans le bon sens afin que le raseteur soit dans les meilleurs conditions ;
- le raseteur s’élance en espérant que le cocardier le suivra ;
- si le cocardier l’a suivi, alors les deux se croisent, il s’agit du raset, le raseteur tend son crochet et essaie de retirer un attribut ;
- une fois le raset fait, si nécessaire le raseteur saute par-dessus la barrière puis s’accroche au mur de l’enceinte de l’arène .
Après la course
À la fin de la course se déroule la Bandido, qui est une Abrivado dans le sens inverse, les taureaux rentrent aux près. Les rendez-vous majeursChaque année, trois rendez-vous retiennent l’attention des « afeciouna » : la Cocarde d’or d’Arles, qui est la plus importante et la plus prestigieuse et la Palme d’Or de Beaucaire ; la finale du Trophée des As qui a lieu, en alternance, à Nîmes et à Arles. Ces trois courses sont les plus importantes, mais de nombreuses autres courses avec trophée, ont lieu tel que le « Trophée San Juan ». Elles comptent pour le « Trophée des As ».